Auto-entrepreneur : attention à votre retraite !

D’apparence simple dans son fonctionnement administratif, avec un taux de cotisation global basé sur le chiffre d’affaires, le régime réserve pourtant quelques surprises.

Dans certains cas, ces surprises peuvent se révéler particulièrement désagréables… notamment le jour où vous partirez à la retraite.

Le statut d’auto-entrepreneur

Depuis 2009, le régime de l’auto-entrepreneur a séduit plus d’un million de Français : son principal avantage réside dans la simplicité :

• obligations comptables très réduites,
• cotisations sociales trimestrielles basées sur le chiffre d’affaires,
• possibilité d’utiliser la même méthode pour l’impôt sur le revenu.

Ce statut a initialement été créé pour faciliter la création d’activités artisanales, commerciales ou libérales.

Des plafonds de chiffre d’affaires ont été introduits selon le secteur d’activité :

• 80 300 € pour la vente de biens, l'hôtellerie, la restauration,
• 30 100 € pour la prestation de services.

Ces plafonds ont été relevés en 2018 :

• 170 000 € pour l'achat-vente,
• 70 000 € pour la prestation de services.

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Le calcul de la retraite chez les autos-entrepreneurs « activité principale »

Au démarrage de votre activité, vous êtes automatiquement affilié à un régime de retraite selon votre secteur d’activité :

• la SSI si votre activité est artisanale ou commerciale,
• la Cipav si votre activité est libérale.

Une fois votre inscription enregistrée, vous payez chaque trimestre vos cotisations sociales.
Ces cotisations sont calculées sur la base d’un taux forfaitaire appliqué au chiffre d’affaires que vous déclarez.

Comme pour les autres travailleurs indépendants, les cotisations que vous versez vous offrent une couverture sociale au titre de la maladie, de la maternité, de l’invalidité, ainsi que pour votre retraite de base et complémentaire obligatoire.

Cependant, même si les cotisations sont basées sur votre chiffre d’affaires déclaré, vos droits à la retraite sont validés sur la base des cotisations que vous auriez dû normalement payer dans le régime “classique” (entreprise individuelle).

Pour analyser vos droits, et notamment le nombre de trimestres validés chaque année, il faut donc se baser sur votre revenu professionnel (micro-entreprise) et non sur votre chiffre d’affaires.

Pour calculer ce revenu professionnel “fictif”, il faut appliquer à votre chiffre d’affaires un abattement forfaitaire qui varie selon la nature de votre activité :

• 71 % pour la vente, l’hôtellerie et la restauration,
• 50 % pour les prestations de service relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC),
• 34 % pour les prestations relevant des bénéfices non commerciaux (BNC) et pour les activités libérales.

Nous vous rappelons par ailleurs que, pour valider un trimestre, il faut – quel que soit le régime – cotiser sur la base de 150 SMIC horaires, soit 1 522,50 € pour 2020.

Le tableau ci-dessous présente donc le minimum de chiffre d’affaires à réaliser en 2020 pour valider 1, 2, 3 ou 4 trimestres, selon votre activité d’auto-entrepreneur.

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Le calcul de la retraite chez les autos-entrepreneurs « activité secondaire »

Si vous exercez une autre activité, les droits que vous validez dans le cadre de votre activité d’auto-entrepreneur pourront, dans certains cas, s’ajouter à ceux que vous constituez ailleurs.

Activité salariés et auto-entrepreneur :

Si vous exercez, en parallèle, une activité salariée, le nombre de trimestres retenus par an reste plafonné à 4.
Mais cela ne signifie pas que votre activité d’auto-entrepreneur soit inutile pour votre future retraite.

En effet, lors de la liquidation de votre pension, vous bénéficierez, en plus de votre retraite de salarié, d’une retraite complémentaire issue de votre activité d’auto-entrepreneur.

Dès lors que votre activité salariée vous permet déjà de valider 4 trimestres par an, votre activité d’auto-entrepreneur ne vous permettra pas de partir plus tôt, mais contribuera à augmenter vos revenus à la retraite.

Retraite et auto-entrepreneurs :

Le statut d'auto-entrepreneur peut être un bon moyen d’augmenter votre pouvoir d’achat à la retraite, via le cumul emploi-retraite.

Si vous étiez salarié du privé ou fonctionnaire, vous pouvez reprendre une activité d’auto-entrepreneur.
Les revenus issus de cette activité viendront immédiatement compléter vos ressources, mais les cotisations versées ne vous ouvriront pas de nouveaux droits à la retraite.

Si vous étiez indépendant et que vos pensions sont versées par la SSI ou la Cipav, des règles plus strictes s’appliquent selon l’organisme qui vous verse votre retraite.

En synthèse :

Il faut être particulièrement vigilant à la question de la retraite pour les auto-entrepreneurs exerçant à titre principal.

En revanche, pour les auto-entrepreneurs à activité secondaire, ce statut peut représenter un véritable bonus au moment de la retraite, voire une bonne stratégie pour compléter ses revenus.

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